mercredi 17 septembre 2014

Si vis pacem, para bellum

Politique intérieure

« Qui veut la paix prépare la guerre. »

J'avoue, je n'ai jamais compris la logique de cette locution. Je trouvais la paix et la guerre trop antonymiques pour ça.

Et puis j'ai dû partager mon corps avec la maladie, j'ai dû apprendre chaque jour à me battre, d'abord contre moi-même et maintenant... maintenant, contre les « autres ». On ne cesse de vous répéter dans les magazines, sur le net, les amis et les donneurs de conseils, qu'il faut s'accepter comme on est. Et bien j'ai une immense révélation à vous faire ! Quand vous êtes arrivé à l'acceptation de soi, vous vous rendez alors compte que là n'était pas le problème...

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ? Pourquoi vous trouvez-vous trop gros, trop mince, trop vieux, trop jeune, trop pâle, trop bronzé, trop lent, trop rapide ? Et puis d'abord, trop par rapport à quoi, à qui ? Qui définit les règles du jeu, où est la « norme » ? Est-ce vraiment votre propre regard qui vous blesse ou ceux qui se posent sur vous ? Et si le problème c'était les autres ? Ou du moins le pouvoir qu'on leur accorde ?

La vérité elle est là, nous accordons une importance démesurée à l'Autre, à son regard, à ses paroles.

Reprendre soi-même le pouvoir de notre propre perception, ça s'apprend, ça prend du temps, et sur ce chemin de la liberté, on se rattrape souvent les pieds dans la servitude du « Que penses-tu de moi ? » Mais c'est possible.


Relations internationales : Mes Déboires Péri-Handicap

Et puis des fois, on devient dépendant de ce regard extérieur, car ce même regard va avoir le pouvoir de vous faciliter la vie ou de vous la pourrir. Il y a des pouvoirs que l'on ne peut s'octroyer... Nous ne vivons pas isolés au milieu de l'espace, il y a les Autres et quoi qu'on en pense, il est souvent nécessaire de coopérer.

Oui, j'ai une maladie bizarre. Les périodes de crise sont d'intensité, de fréquence et de durée imprévisibles... Et pourtant, demain, dans une heure, tout peut basculer. Pourquoi me refuserait-on de m'aider à préparer le pire dans les périodes où temporairement ça va mieux ? Pourquoi ne peut-on pas comprendre que je n'ai pas le luxe d'attendre que l'Administration s'ébranle de sa léthargie maladive pour avoir de l'aide quand une crise se déclare ? Pourquoi cet Autre croit-il encore aux miracles ou au Père Noël (rayez les mentions inutiles) ? Non messieurs dames, ma maladie ne se guérit pas. Pourquoi le principe de précaution ne s'applique-t-il pas ? Gardez vos : « Vous allez très bien, ça ne peut pas se détériorer comme vous le dites. [...] On verra le temps voulu. [...] Voyez la vie du bon côté. [...] », la politique de l'autruche n'a jamais construit la sûreté d'un empire. Où étiez-vous lors de cette dernière guerre, quand esseulée, je craignais pour ma vie et pour mes proches ?

J'aimerais tant préparer la prochaine guerre pour que ma paix soit la plus solide qui soit, avoir mon arsenal de prêt, l'intendance au taquet, et surtout la sérénité d'une guerre gagnée d'avance... Simplement avoir l'esprit tranquille quoi.

Mais ça... C'est trop demander.

Au final, la réalité du terrain, c'est un peu comme dans la politique internationale, on attend que tu aies perdu la guerre, que tu sois dévasté et alors on vient te reconstruire, te dire que les méchants ils ne sont pas gentils, mais qu'heureusement la Commission des Droits et de l’Autonomie salvatrice va venir t'aider et t'installer toute l'infrastructure pour que tu redeviennes « comme avant », mais en te rendant encore plus dépendant...

Le maintien de l'autonomie avant qu'on ne l'ait perdu, le principe de précaution quoi... c'est pas pour vous ma p'tite dame... Ici, on gère les handicapés comme les États-Unis gèrent l'Afghanistan...





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